Jean-François Abramatic, Directeur de Recherche à l'INRIA,
est Président du World Wide Web Consortium (W3C).
Il participe, ainsi, au développement technique de l'Internet comme
les milliers de contributeurs aux travaux de l'IETF,
du W3C et de nombreuses autres organisations. Sa position lui permet d'avoir
une vision raisonnablement complète d'un univers en permanente évolution
pour deux raisons principales.
D'une part, le World Wide Web est l'application bâtie sur l'infrastructure
Internet qui a provoqué le déploiement des usages et ouvert
l'accès aux entreprises et au grand public. Le Web se situe à
l'interface entre l'infrastructure, l'Internet, et les usages par la société
(de l'information).
D'autre part, le consortium W3C a été conçu pour faire
évoluer le Web en préservant son interopérabilité.
Il fournit un exemple significatif de la manière dont se développent
les technologies de l'Internet, à la convergence des technologies de
l'informatique, des télécommunications et de l'audiovisuel.
Le rapport a pour objet, à la fois de proposer les grandes lignes d'un état des lieux du développement technique de l'Internet dans le Monde et en France, et de suggérer un premier ensemble de recommandations pour accélérer ce développement sur le territoire national. Il est écrit avec l'objectif d'alimenter un débat. Il ne prétend, en aucune manière, donner les solutions mais plutôt suggérer des voies de travail.
La mission "Développement Technique de l'Internet" fait partie du Programme d'Action Gouvernemental pour la Société de l'Information (PAGSI). Le rapport met donc l'accent sur les aspects techniques alors que d'autres rapports ont traité les aspects usages (commerce électronique, par exemple) ou réglementaires. Il doit être lu comme un élément du débat fondamental relatif au positionnement de la France dans le développement de la société de l'information.
Méthodologie et Structure
Le développement technique de l'Internet fait l'objet d'une approche originale où la conception collective repose sur une somme d'initiatives individuelles (soumises à l'évaluation du plus grand nombre). A l'heure où l'Internet est appelé à jouer le rôle d'infrastructure de la société de l'information, son évolution devient fondamentale pour un nombre sans cesse grandissant de nouveaux acteurs. L'Internet, lui-même, offre désormais les moyens de faire en sorte que ces évolutions soient présentées, discutées, modifiées de manière efficace et que les contributions de chacun soient disponibles au moment de prendre les mesures nécessaires au large déploiement.
La méthode utilisée pour conduire cette mission s'appuie donc sur l'Internet lui-même. Le rapport comporte neuf chapitres. Chaque chapitre est composé d'une présentation du contexte international, d'une appréciation de la situation en France et d'un ensemble de recommandations.
Le site Web, conçu par l'équipe de la mission, a pour objet de présenter en permanence l'état de la réflexion et assurer ainsi un bon niveau de transparence quant aux raisons pour lesquelles chaque recommandation est formulée. Un forum a été mis en place pour permettre le débat le plus ouvert possible. Les organisations sont encouragées à soumettre des contributions.
