DÉVELOPPEMENT TECHNIQUE DE L'INTERNET |
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Boucle LocaleContexte international - Situation en France - Recommandations - Références
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Capillarité, variété, universalité : IP sur tous supports et pour tous.
La boucle locale met en relation l'utilisateur de l'Internet et les points d'accès du fournisseur d'accès, points d'entrée du réseau de transport. Toute technologie permettant cette mise en relation peut être mise à contribution.
Technologies disponibles pour la boucle locale
L'objectif - au niveau de la boucle locale et à l'horizon de 3 à 5 ans - est de passer d'environ 64 Kbit/s à quelques mégabit/s pour le particulier, du mégabit/s aux 43 mégabit/s (34 mégabit/s en Europe) pour la PME et du 43 mégabit/s aux 155 ou 622 mégabit/s pour les plus grandes entreprises, et ce à prix constant pour l'utilisateur.
Le réseau de transport permet un fort multiplexage des flux des utilisateurs de l'Internet, entreprises ou particuliers. A l'inverse, la boucle locale, parce qu'elle est dédiée à chaque utilisateur, implique d'affecter - en beaucoup plus grand nombre il est vrai - des équipements en partie (réseaux téléphoniques, réseaux radio, CATV) ou en totalité (lignes spécialisées, équipements ADSL), peu ou pas partagés.
De nombreuses technologies sont disponibles mais l'économie de la boucle locale est beaucoup plus incertaine que celle du réseau de transport. Elle dépend en effet de la géographie, de la densité de la population, du génie civil, de la possibilité de réutiliser des infrastructures existantes. La concurrence sur une même technologie y est exceptionnelle.
Le développement de la boucle locale est le secteur le plus consommateur de capitaux. Le retour sur investissement est, lui, très dépendant du taux de pénétration atteint sur une zone géographique ciblée. La politique tarifaire peut se concevoir comme extrêmement attractive dans l'espoir d'une augmentation rapide du nombre d'abonnés ou, à l'inverse, préférer maintenir un niveau de prix élevé visant à rentabiliser le réseau sans avoir à développer une politique commerciale agressive.
La forme d'exploitation de la boucle locale est très dépendante de la législation, qui peut autoriser ou interdire certaines formes d'exploitation, mais aussi imposer un certain degré d'ouverture. Cette situation résulte de la destination audiovisuelle d'origine de certaines infrastructures ou encore de l'ouverture récente du marché de la téléphonie publique à la concurrence.
L'incertitude juridique sur la qualification des réseaux et les obligations pesant sur les opérateurs, mais aussi la complexité des mécanismes contrôlant l'établissement et l'exploitation des réseaux, constituent autant de freins au déploiement des solutions haut débit.
La complexité de la situation en France, et plus généralement en Europe, conduit à un retard important dans ce domaine par rapport aux Etats-Unis, alors que les technologies arrivent à maturité. Cette situation fournit corollairement un avantage en faveur des fournisseurs de contenus spécialisés dans les services Internet haut débit, qui sont en mesure de conduire une politique de développement européenne sur la base de l'expérience acquise aux Etats-Unis. @Home et Chello en sont des exemples.
L'utilisateur individuel et la petite entreprise tirent profit des deux variétés de téléphonie (analogique avec RTC et numérique avec RNIS) pour accéder à leur FAI, la variété RTC restant très majoritaire dans la plupart des pays. Les débits possibles atteignent 28,8 et 56 kbit/s par RTC et 64 (voir 128) kbit/s par RNIS. Pour des raisons de coût, le circuit téléphonique d'accès au FAI est le plus souvent établi à la demande et rompu automatiquement en l'absence de trafic. L'accès à l'Internet est plutôt asymétrique sur des circuits téléphoniques établis par l'abonné ; ce qui interdit pratiquement des serveurs permanents chez l'utilisateur. Des contournements sont possibles, surtout par RNIS ; certains sont en voie de normalisation (AO/DI : Always On/Dynamic ISDN).
Dans la variété téléphonique strictement analogique
(RTC : Réseaux Téléphoniques Commutés, PSTN :
Public Switched Trunk Network), un modem à chaque extrémité
tire parti de la bande passante limitée (300 - 3400 Hz) affectée
au transport de la voix pour transmettre jusqu'a 28800 bit/s simultanément
dans chaque sens (norme ITU V.34, des débits non normalisés
légèrement supérieurs sont possibles).
De plus en plus (à 100% pour la France) le signal téléphonique
analogique est numérisé dès son entrée dans les
locaux de l'opérateur sous forme d'un flot de bits à 64 kbit/s.
Ce flot fait l'objet d'un acheminement (commutation de circuit, ATM) entièrement
numérique dans le réseau de transport. Dans le cas d'un circuit
vocal, le flot doit être converti sous forme analogique avant d'être
remis à l'abonné (dans son écouteur). Dans le cas d'un
circuit de données, le flot reste numérique lors de sa remise
au FAI, 30 circuits téléphoniques numérisés et
leurs signalisations sont regroupés dans un conduit à 2 Mbit/s
raccordé aux équipements "modem numérique" du FAI. La
norme ITU V.90, en tirant parti dans ce cas précis de l'absence de
seconde conversion, autorise des débits pouvant atteindre 56000 bit/s.
Dans les deux cas, un modem est nécessaire chez chaque client et le
FAI déploie des groupes intégrés de modem (parfois encore
analogiques, de plus en plus numériques, évoluant vers le V.90)
raccordés sur des conduits à 2 Mbit/s.
Dans la variété numérique du téléphone (RNIS, Réseau Numérique à Intégration de Service; ISDN, Integrated Switched Data Network), deux circuits à 64 kbit/s et une signalisation à 16 kbit/s (dans chaque sens) sont mis à la disposition de l'abonné individuel et, le plus souvent, PME. L'abonné raccorde ses équipements traditionnels (téléphone, fax, le plus souvent analogique, par un adaptateur) et surtout son routeur RNIS (la PME raccorde ses ordinateurs sur l'Ethernet de ce routeur) ou la carte RNIS de son ordinateur individuel. Le transport des données est entièrement numérique de l'ordinateur du client jusqu'à son FAI. Les données sont remises au FAI multiplexées dans des conduits à 2 Mbit/s raccordés à ses groupes de routeurs RNIS de concentration. Deux circuits RNIS peuvent être mis en parallèle (le plus souvent en fonction de la charge de trafic) pour atteindre un débit de 128 kbit/s. Des solutions permettent à la PME d'utiliser simultanément plusieurs abonnements RNIS pour dépasser cette limite ; le coût en est multiplié d'autant.
Même s'il met en relation l'utilisateur et son FAI, il est plutôt perçu comme faisant partie du réseau de transport et est traité dans le chapitre correspondant.
Boucle locale DSL, schéma de principe
Source : ART, http://www.art-telecom.fr/publications/annexe2.htm
xDSL désigne une famille de
technologies disponibles commercialement depuis 1998 qui
réutilisent la boucle locale en cuivre du réseau
téléphonique et autorisent, sur une paire
téléphonique et pour des distances de 2 à 6 km, des
débits de l'ordre du mégabit/s, asymétriques
(ADSL, Asymetric Data Subscriber Link) ou symétriques (HDSL, High
speed Data Subscriber Link).
Un équipement non partagé est nécessaire aux deux
extrémités, l'investissement est de l'ordre de 1500 à
3000 francs. La connectivité est établie en permanence.
Le dégroupage permet à d'autres intervenants que les
opérateurs historiques - détenteurs du cuivre - d'entrer sur le
marché et d'héberger leurs concentrateurs dans les locaux des
opérateurs.
La variété asymétrique, prévue pour la diffusion de télévision numérique avec 1 à 9 mégabit/s du réseau vers le client et jusqu'à 640 Kbit/s du client vers le réseau, convient pour l'internaute individuel. Elle a été récemment simplifiée (ADSL-lite, les débits sont limités respectivement à 1,5 Mbit/s et 512 Kbit/s) pour partager la paire téléphonique du circuit vocal existant et se raccorder directement à une carte PC sans intervention du fournisseur chez l'abonné. Cette technologie entre en concurrence avec le câble et les réseaux radio pour la fourniture au grand public. Une variété de concentrateurs est envisagée côté opérateur pour pouvoir partager l'équipement ADSL. Dans ce cas, la connectivité ne serait plus permanente.
La variété symétrique HDSL est un substitut économique aux liaisons spécialisées de courte distance pour permettre l'accès permanent des PME/PMI à 2 Mbit/s. Elle concurrence les réseaux radio mais pas les réseaux câblés qui ne desservent généralement pas les zones industrielles. VDSL (Very High Speed Data Subscriber Link) doit permettre ultérieurement d'atteindre 50 Mbit/s symétriques sur des longueurs de cuivre réduites à 300 mètres par l'utilisation de fibres optiques pour l'ossature principale (FTTC, Fiber To The Curb, fibre jusqu'au trottoir et desserte d'abonné en cuivre).
Le service est disponible
principalement aux Etats-Unis sous forme plus ou moins dégroupée.
Par exemple, Europa Internet
s'appuie entièrement sur l'offre ADSL des opérateurs locaux
US West ou GTE (prix mensuel d'environ 40 dollars à 256 Kbit/s
et 120 dollars à 1 Mbit/s) pour permettre l'accès à
son propre réseau IP (25 dollars avec 1 Giga octet mensuel pour un
particulier ou 75 dollars et 3 Giga octets pour une PME). A l'autre extrême,
COVAD s'appuie
sur le câblage des opérateurs historiques pour raccorder le domicile
d'un particulier à son entreprise ou au FAI de son choix. Les nouveaux
opérateurs de réseau de transport (Qwest, Worldcom, par des
prises de participation) s'engagent dans DSL pour élargir l'accès
à l'énorme capacité qu'ils déploient. L'ouverture
en Europe et en France par les opérateurs historiques en est à
ses débuts.
Comme pour la boucle locale métropolitaine, le service rendu à
l'abonné peut être IP stricto sensu ou IP dans ATM. Cette dernière
solution permet à plusieurs FAI de proposer leurs services IP sur l'infrastructure
DSL.
Le support est celui qui a été installé par les câblo-opérateurs pour la transmission de chaînes TV vers les foyers (canaux descendants). Il est à diffusion unidirectionnelle (de la tête du réseau vers les foyers) et doit être modifié pour supporter des voies de retour (canaux montants du foyer vers la tête) indispensables à Internet.
Le réseau européen et français est de bien meilleure qualité qu'aux Etats-Unis où il faut recâbler. En France, la voie de retour est déjà disponible et nécessite seulement un réglage des amplificateurs. On ne peut que regretter le retard pris pour ouvrir à l'Internet cette infrastructure moderne et disponible.
La topologie est celle d'un arbre dont la racine est la tête du réseau et les branches terminales portent les modem haute-fréquence des abonnés. Chaque branche est isolée de ses voisines par des équipements (amplificateurs) de noeuds qui assurent la propagation des canaux montants affectés à la branche terminale vers la tête de câble et la propagation des canaux descendants de la tête de câble vers la branche terminale à laquelle ils sont affectés.
En France l'ossature est en fibre et la desserte d'abonné est en cuivre coaxial (Hybrid Fiber Coax, HFC).
Plusieurs abonnés d'une même branche terminale partagent les
mêmes canaux montants et descendants et donc leur bande passante. L'opérateur
surveille l'utilisation de la bande et joue dynamiquement sur le nombre d'abonnés
d'un groupe pour maintenir la bande passante fournie au niveau contractuel.
Il paraît également possible d'agréger les canaux d'un
même groupe d'abonnés pour offrir des débits plus élevés.
L'opérateur contrôle et configure à distance chaque modem
du réseau.
Le débit est partagé et de l'ordre de 1.2 à 40 Mbit/s
dans le sens descendant et de 0.5 à 1.5 Mbit/s dans le sens montant,
le réseau est accessible par l'abonné au travers d'une prise
Ethernet (derrière le modem haute-fréquence) qui s'ajoute à
la prise TV.
Un routeur IP (plus rarement et moins judicieusement, un pont de niveau 2) placé en tête de câble voit les canaux montant et descendant affectés à chaque branche terminale comme un support bidirectionnel à diffusion pour les paquets IP.
ATM - qui permettrait à plusieurs FAI de partager les fréquences du réseau câblé et d'apporter des garanties de service - n'est pas retenu à cause de son surcoût, estimé à 30% de la bande passante.
L'ensemble des abonnés d'un même canal descendant d'une
branche terminale voit les mêmes données - et partage la
même bande passante - émanant du routeur. La
confidentialité est assurée par chiffrement des données
au niveau du routeur IP et déchiffrement par le modem d'abonné,
les clefs sont propres à chaque abonné.
Le trafic IP est transporté dans MPEG 2 (« DVB transport stream ») jusqu'à
la prise de l'abonné et lui est remis sur support Ethernet.
Les adresses IP utilisées par les abonnés sont des adresses
routables affectées le plus souvent dynamiquement par le routeur en
tête de ligne, qui vérifie également qu'elles-seules sont
utilisées. Les adresses, pouvant varier dans le temps, ne permettent
pas aux abonnés d'héberger des services permanents, même
si la connexion est disponible à tout instant. L'opérateur héberge
sur ses propres équipements ceux des services de ses clients qui doivent
garder une visibilité permanente, il entretient des serveurs « proxy »
(news, cache web) pour maximiser les chances de garder le trafic local.
Le dimensionnement de l'accès à l'Internet est un réel
problème dans la mesure où le câble est un moindre goulot
d'étranglement que pour les accès par réseau téléphonique
commuté. Le prix des liaisons longue distance rend le problème
particulièrement difficile en Europe et en France, les opérateurs
introduisent alors des limitations de volume.
@Home est le principal fournisseur d'accès par le câble aux Etats-Unis, pour un prix mensuel d'environ 40 dollars. En 1998, plusieurs réseaux câblés permettant l'accès à l'Internet ont été ouverts à Amsterdam ; le prix mensuel de l'offre de A2000 pour le particulier est comprise entre 180 francs ( 256 Kbit/s / 64 Kbit/s et 100 Mega octet/mois) et 270 francs (1,5 Mbit/s / 256 Kbit/s, sans limitation de volume).
Réseau métropolitain interconnectant des boucles locales
radio
Source : Advanced Radio Telecom, http://www.art-net.net/news/pr98/980304_bbandstrat.pdf
La boucle locale radio doit permettre aux opérateurs de télécommunications
d'éviter les investissements du déploiement d'infrastructures
filaires jusqu'à l'abonné. En Europe et aux Etats-Unis, le marché
de la boucle locale radio est porté par l'ouverture à la concurrence
du marché des télécommunications (ouverture du marché
local aux Etats-Unis), qui encourage l'apparition de nouveaux opérateurs
ne disposant pas de boucle locale filaire. Dans les pays émergents,
de tels systèmes sont susceptibles d'accélérer le déploiement
des infrastructures indispensables à l'activité économique.
Le secteur de prédilection est celui de la zone semi-urbaine à
densité de population intermédiaire, en vision directe, idéalement
mitoyenne de zones industrielles, pour permettre aux mêmes équipements
de desservir les entreprises pendant les heures ouvrables et les particuliers
le reste du temps. La technologie est sensible aux phénomènes
météorologiques.
Les industriels préparent dès à présent une montée
en fréquence des systèmes permettant de disposer de bandes passantes
plus importantes pour des services haut débit.
Les débits attendus sont mis en évidence dans l'expérimentation
LMDS de Thomson à Limoges, à 40 Ghz, pour l'audio-visuel et
l'accès à Internet. Elle met en oeuvre des antennes fixes semi-directionnelles
desservant, dans quatre directions, des cellules de 1 km de côté
couvrant 3000 foyers avec un débit partagé de 50 Mbit/s
dans le sens descendant et 5 Mbit/s dans le sens montant (source :
Alcatel).
Cette technologie n'est pas d'actualité pour l'instant pour fournir un véritable accès à l'Internet.
Le modèle "Wireless Application Protocol"
Source : http://www.wapforum.com/docs/technical/arch-30-apr-98.pdf
Wireless Application Protocol (WAP)
définit la passerelle entre Internet et le transport de mini-messages
(SMS, Small Message System) du GSM qu'utilisent des applications
d'affichage (en DHTML) sur l'écran des téléphones
mobiles.
Le modèle résolument téléphonique du réseau
et son dimensionnement pénalisent la transmission de données
qui est restreinte au mieux à SMS et ne permettent pas pour l'instant
de tirer parti de son adéquation à la mobilité.
A l'heure actuelle, en Grande-Bretagne, les mini-messages représentent 75% du trafic données GSM. Ces mini-messages sont acheminés au rythme de cent-mille par heure en Allemagne à ce jour. Nokia prévoit 20 à 30% de revenus GSM générés par les données, entre 2001 et 2005. Le débit en mode données est actuellement limité entre 9.6 kbit/s et 14 .4 Kbit/s.
Des travaux sont en cours (GPRS puis EDGE et UMTS) pour porter les débits
à 384 Kbit/s et 2 Mbit/s selon la taille de la cellule, à
l'horizon 2002 - 2008.
Des premières applications couplent l'assistant personnel (PDA,
Personnal Digital Assistant) et GSM pour localiser les ressources urbaines ou
encore GSM et carte à puce comme terminal de certification pour du
commerce électronique.
La variété géostationnaire du satellite (GEO) peut, dans certains cadres, affranchir de la nécessité d'une boucle locale. C'est, cependant, le satellite en orbite basse (LEO) qui est mis à contribution pour la boucle locale dans l'Internet, principalement sous forme de constellations (Teledesic, Skybridge)
Dans cet exemple la voie de retour est terrestre
Source: figure D-4 de http://www.ncs.gov/n5_hp/Information_Assurance/PSN-A97.htm
L'altitude considérablement réduite (trente-six mille km en GEO, sept-cents à mille quatre-cents en LEO) a pour conséquence immédiate :
Un même satellite d'une constellation en survolant - à 20000 km/h - successivement toutes les régions du globe :
Comme pour les GEO, les transmissions radio sont entachées d'un niveau de bruit élevé qui prend fortement en défaut les optimisations de TCP. Le temps de transit, parce qu'il est variable, a lui aussi un impact négatif sur ces optimisations.
Les performances générales sont suffisamment faibles (500 Mbit/s dans un rayon au sol de 100 km pour Teledesic en 2002) pour susciter des inquiétudes sur la viabilité des projets :
Iridium et ses 66 satellites ou Globalstar et ses 48 satellites, en cours de déploiement depuis 1998, sont réservés à la communication téléphonique depuis les mobiles et ne sont pas utilisables pour la boucle locale.
Ni le réseau électrique
longue distance ni la desserte d'abonnés ne semble actuellement utilisable
pour Internet, le signal ne passant pas les transformateurs actuels et les
problèmes de sécurité étant loin d'être
résolus. Des projets existent (Siemens, en Allemagne).
D'autres techniques (ballons dirigeables stationnaires, ...) sont mises
à contribution dans des projets encore très incertains.
Possibilités multiples, mais déréglementation non encore effective
Pour les particuliers :
Pour les PME
Pour les grandes entreprises
Plusieurs expérimentations sont en cours ou annoncées au printemps 1999 :
La situation française pour la boucle locale se caractérise à la fois par un fort potentiel en termes de solution (téléphonie, RNIS, paire cuivre, réseau câblé moderne, fibre, réseaux hertziens) et par un retard important dans l'utilisation de ces opportunités. Le choix n'existe ni au niveau de la solution ni au niveau du fournisseur, ou en tout cas jamais suffisamment pour qu'une réelle concurrence existe.
Les annonces d'ouvertures - très prometteuses - d'accès ADSL sur les dessertes téléphoniques soulèvent à nouveau la question du dégroupage, l'ouverture à la concurrence des infrastructures téléphoniques historiques devant permettre aux différents acteurs de déployer leur propre service ADSL intégré ou non à leur propre offre IP.
NOMBRE D'ABONNÉS | PRISES COMMERCIALISABLES | |||||
---|---|---|---|---|---|---|
INTERNET | TELEPHONE | TV | INTERNET | TV | ||
Entreprises | Résidentiels | |||||
Est Vidéo- communications (Haut et Bas-Rhin) |
69 | 1 651 | 0 | 91 392 | 162 269 | 258 540 |
France Télécom Câble |
623 | 3 269 | 0 | 761 993 | 1 010 000 | 1 717 024 |
Lyonnaise Câble* | 700 | 15 114 | 2 344 | 685 079 | 2 235 238 | 2 235 238 |
NC Numéricâble | 5 | 200 | 0 | 625 785 | 88 000 | 1 965 953 |
Vidéopole | 4 | 226 | 0 | 139 320 | 9 704 | 302 872 |
TOTAL au 28/2/99 | 1 401 | 20 460 | 2 344 | 2 303 569 | 3 505 211 | 6 479 627 |
TOTAL au 31/12/98 | 954 | 14 150 | 1 800 | 2 212 335 | 2 030 080 | 6 437 761 |
Les opérateurs qui
figurent sur le présent tableau représentent environ 85% du
marché français (source AVICA). N.B. Les opérateurs Cité Interactive et Médiaréseaux n'ont pas souhaité figurer actuellement dans la liste ci-dessus. * Lyonnaise Cable ne distingue plus les prises commercialisables Internet et TV, tant qu'elles ne sont pas commercialisées. La distinction entre "prises Internet" et "prises TV" est tout à fait mineure et reflète un réglage restant à faire de la voie de retour. La quasi totalité des prises en France dispose de cette voie de retour indispensable pour Internet. |
Enfin, six millions de prises existent dans les réseaux câblés des grandes villes françaises qui véhiculent dès l'origine les bits de la télévision numérique du Plan Câble et qui ne véhiculent pratiquement pas IP, à la fois prisonnières des stratégies ou de l'absence d'intérêt réel de leurs propriétaires et aussi prises dans l'étau du cadre réglementaire et de l'architecture commerciale hérités du Plan Câble.
Jusqu'à la fin 1998, la boucle locale radio n'avait retenu que peu d'attention de la part des opérateurs (8 demandes de licences expérimentales auprès de l'ART seulement en novembre 1998). Les derniers mois ont vu au contraire un développement des demandes, en particulier dans la bande 27,5 - 29,5 GHz, démontrant la volonté des opérateurs de pouvoir offrir de l'accès Internet au delà du service voix. En avril, on comptait donc 19 licences expérimentales délivrées par l'ART, dont 11 autour de 28 GHz :
Société | Ville | Bande de fréquences |
---|---|---|
France Télécom | Rennes | 27,5-29,5 GHz |
Cegetel Entreprises | Lyon | 27,5-29,5 GHz |
Cegetel Entreprises | Lille | 27,5-29,5 GHz |
9 Télécom Réseau | Vélizy (entre les départements de l'Essonne et des Yvelines) | 27,5-29,5 GHz |
9 Télécom Réseau | Vélizy (seconde expérimentation) | 27,5-29,5 GHz |
FirstMark Communications | Lyon | 27,5-29,5 GHz |
MFS Communications | Lyon | 27,5-99,5 GHz |
Formus Communications France | Strasbourg | 27,5-29,5 GHz |
Alcatel | Velizy | 27,5-29,5 GHz |
A. Telecom | Marseille | 27,5-29,5 GHz |
France Télécom | Lannion | 27,5-29,5 GHz |
9 Télécom Réseau | La Roche-sur-Yon | 3,4-3,6 GHz |
Siris | Nantes | 3,4-3,6 GHz |
Infotel | Fort-de-France | 3,4-3,6 GHz |
Sagem | Cergy-Saint-Christophe | 3,4-3,6 GHz |
Cegetel Entreprises | Nantes | 3,4-3,6 GHz |
Télé2 France | Grenoble | 3,4-3,6 GHz |
Médiaréseaux Marne | Bussy-Saint-Georges | 3,4-3,6 GHz |
Médiaréseaux Marne | Champs sur Marne | 3,4-3,6 GHz |
Sources : ART, 30 avril 1999 http://www.art-telecom.fr/dossiers/blr/tabloblr.htm |
Devant ce succès, l'ART a pris la décision, en avril 1999, d'ouvrir un nouvel appel à candidatures dans la bande du 26 GHz. Dans son communiqué de presse, l'ART souligne à cette occasion qu'elle répond là aux attentes des opérateurs qui faisaient de la possibilité de mise en place d'offres haut débit une condition sine qua non de la réussite économique de la boucle locale radio. Indépendamment de la politique de l'ART sur la boucle locale radio, en matière de services haut débit, le CSA, chargé de l'affectation de la bande autour de 40 GHz, a autorisé une expérimentation de diffusion LMDS dans la région de Limoges.
Cependant, il est à craindre que le déploiement de services commerciaux ne se heurte à des entraves issues d'un cadre réglementaire incomplet. En effet, si l'économie du large bande reste largement à définir, il semblerait logique de permettre aux opérateurs de disposer de toute la latitude possible pour rentabiliser leur investissement. A ce titre, la diffusion de programmes télévisés peut s'avérer complémentaire dans le temps d'autres modes d'exploitation, comme le service Internet aux entreprises et participer, par conséquent, de l'équilibre financier général d'un tel réseau. Néanmoins, l'affectation des fréquences LMDS, relevant aujourd'hui d'autorités différentes (CSA et ART), peut faire craindre des politiques d'affectation des fréquences non coordonnées. Plus généralement, il paraît logique de considérer que les boucles locales LMDS devraient voir leur régime réglementaire s'aligner sur un régime général des infrastructures convergentes large bande, avec l'objectif d'une utilisation économique optimale des ressources.
Des projets existent et quelques expérimentations sont menées en France au niveau de la boucle locale :
Ces projets et expérimentations sont souvent freinés, voire compromis, par un environnement légal et réglementaire qui ne met pas la priorité sur le développement de l'Internet :
Favoriser l'utilisation de toutes les technologies
Avec pour objectif de généraliser, à terme de cinq ans, les accès locaux avec les performances suivantes :
La disponibilité locale d'Internet à haut débit
peut être une contribution importante au développement industriel
et à ce titre jouer un rôle moteur dans l'aménagement
du territoire.
Il faut favoriser les initiatives locales, privées et publiques
qui se proposent de mettre en oeuvre des boucles locales à haut
débit en s'appuyant sur les techniques existantes adaptées
à leurs créneaux géographiques et économiques
respectifs. Il faut également favoriser l'expérimentation
et le développement des techniques émergentes.
©1999 - Mission Développement technique de l'Internet - Mise à jour : 17/06/1999 - webmaster