DÉVELOPPEMENT TECHNIQUE DE L'INTERNET |
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Réseaux de TransportContexte international - Situation en France - Recommandations - Références
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Diversité des technologies et concentration des acteurs
Dès l'origine, le protocole de communication IP a été conçu pour tirer parti de tout support de transmission d'informations ("IP over everything") et constituer des réseaux qui, mis bout à bout, constituent des réseaux plus vastes. Ceux-ci, interconnectés à leur tour, forment l'Internet, sur lequel sont déployés les services.
Pour cela, l'essentiel de l'intelligence - dont le protocole TCP et les
applications de diffusion - nécessaire au fonctionnement du réseau
est déporté dans les noeuds terminaux plutôt que dans
les commutateurs intermédiaires, moins aisément reprogrammables
par les expérimentateurs. Seules les propriétés communes
des réseaux sous-jacents sont sollicitées sans privilégier
a priori leurs caractéristiques propres, partant du principe qu'aucun
ne suffit à lui seul mais que chacun apporte sa contribution dans l'interconnexion.
Les mécanismes d'acheminement se contentent d'une obligation de moyens
(best effort) plutôt que d'une obligation de résultat
(qualité de service, Quality of Service, QoS).
Les groupes de travail de l'IETF définissent l'encapsulation propre
à chaque support sous-jacent, les mécanismes de bout en bout
garantissant la stabilité d'Internet et assurant la qualité
de service si nécessaire.
Entre 1994 et 1998, l'Internet est passé du statut de plate-forme préfigurant le réseau à très haut débit ( le "Gigabit network" de la loi cadre Gore, l'autoroute de l'information ) à celui de candidat déclaré.
Evolution comparée des débits Internet et téléphoniques
dans le monde
Source : NSFnet, MCI cité par Pluris.com
En Amérique du Nord :
Le réseau vBNS de MCI et NSF - http://www.ncs.gov/Image-Files/exhibit2-6.gif
En Europe :
Prix des lignes louées par Mbit/s et par km en dollars US sur le marché
spot de Band-X
Taking account of distance in monthly leased line prices - Source : OCDE,
DSTI/ICCP/TISP(99)4
Le réseau TEN 155 de Dante, à 155 Mbit/s en Europe
Source Dante, http://www.dante.net/ten-155/ten155net.gif
Les opérations de pose de fibres terrestres ou sous-marines en cours en 1999 portent sur des débits de 20 à 80 Gbit/s à des coûts de l'ordre de 500 à 1000 millions de dollars (50 à 80 mille dollars le km)
Le trafic IP devient prépondérant, son coût ne cesse de
baisser
D'autres sources (Qwest) évoquent des croissances annuelles de 5% pour la voix, 80% pour ATM et Frame Relay, 100 à 150% pour les réseaux privés virtuels et 300% pour Internet.
Un certain nombre de problèmes techniques sont actuellement rencontrés dans l'infrastructure Internet :
Les contraintes de type temps réel ne faisaient pas partie du cahier des charges initial, leur absence a pu sembler constituer un handicap pour les services usant de la voix et de l'image non différées et donc disqualifier IP comme protocole unique du réseau à très haut débit. Deux approches tentent d'y remédier. L'une appuie IP sur ATM et ses mécanismes de qualité de service. L'autre enrichit IP des mécanismes nécessaires.
C'est sur des prévisions qui, à l'époque, voyaient
dans l'augmentation du trafic téléphonique la source principale
de croissance que se sont basés les opérateurs existants
de télécommunication, aux Etats-Unis et surtout en Europe,
pour investir massivement dans ATM comme technologie de leurs réseaux
à 155 Mbit/s à partir de la première moitié
des années 90. Malheureusement, si ATM est approprié lorsque
le trafic est constitué majoritairement de voix, il est inadapté
lorsque le trafic est majoritairement constitué de données,
ce qui est et sera de plus en plus le cas avec l'explosion du trafic lié
à l'Internet.
Une opportunité stratégique apparaît, favorable aux
opérateurs émergents qui s'appuient sur une unification
autour de IP, réputé plus adapté au transport de
données. Les opérateurs historiques se trouvent pris en
porte-à-faux par des investissements élevés et des
offres inadaptées.
Evolution des modes d'encapsulation de IP - Source Datamonitor
IP peut s'appuyer dans un premier temps (en 1998) directement sur SDH
ou SONET (Packet Over Sonet, POS). Les mécanismes de contrôle
et de routage de SDH devraient progressivement être absorbés
dans IP vers le début des années 2000. Dans le même
temps, IP devient le mécanisme de transport de la voix dans le
coeur des réseaux.
L'augmentation des fonctionnalités de commutation réalisables
directement de manière optique conduira à terme IP à
être le protocole unique, soit directement sur fibre optique à
40 Gbit/s et au delà, soit sur de multiples sous-canaux (WDM)
à des débits binaires moins élevés (2,5 et
10 Gbit/s).
C'est l'approche favorisée outre-atlantique par les opérateurs
émergents pour les débits dépassant le Gbit/s
(Qwest, Level3, IXC, et Sprint).
Dans le même temps, l'ATM Forum effectue un travail de même type pour assurer le transport par ATM de tout type de protocole (Multi Protocol Over ATM, MPOA). Une initiative récente du "Quality of Service Forum" (QOSF) vise à harmoniser les positions des différentes communautés. Cette initiative est complémentaire de la volonté de la communauté de l'ATM Forum de mieux prendre en compte le phénomène IP sous peine pour ATM d'être remis en cause par d'autres solutions comme le Gigabit Internet (voir à ce sujet la proposition RMOA RealTime Multimedia Over ATM destinée à permettre le transport par ATM de flux IP audio, vidéo et voix sur des réseaux longue distance).
Les investissements réalisés par les opérateurs historiques
laissent entrevoir le maintien sur le moyen terme des architectures de transport
ATM et des architectures dans lesquelles IP devient de plus en plus proche
de la couche physique.
L'évolution sur le long terme dépendra donc du besoin effectif
en matière de mécanismes de qualité de service et
de l'augmentation de la bande passante « brute » disponible :
Tout à fait séparément de IP, d'Internet et du monde des télécommunications, les professionnels de l'image et de la diffusion, les détenteurs des contenus et les fabricants d'équipements ont normalisé les mécanismes et protocoles (MPEG) de traitement, de codage, de compression et d'acheminement des flots d'images de la télévision numérique pour les satellites et réseaux câblés qu'ils déploient.
Pour l'Internet, le déploiement de MPEG est à la fois une opportunité et un défi. D'une part IP cherche à tirer parti des supports de communication existants équipés de MPEG ("IP over everything", IP sur MPEG), d'autre part IP - protocole du réseau intégré haut-débit - se pose comme candidat au transport des images numériques ("IP for everything", IP à la place de MPEG).
Les travaux du groupe de spécifications DVB (Digital Video Broadcasting) ont conduit à la mise en place d'une famille de protocoles qui constitue le fondement de la diffusion télévisée en Europe. La base technologique mise en place à cette occasion représente une vraie opportunité pour l'Europe dans ce domaine. Le succès rencontré par les normes issues de ces travaux au niveau international, où elles sont en concurrence avec les normes américaines ATSC, positionne avantageusement l'industrie européenne de l'audiovisuel.
Le transport de données est prévu dans l'architecture DVB depuis un flux asynchrone de données jusqu'à un accès Internet complet, et permet donc le transport des paquets IP sur une infrastructure câble, satellite et hertzienne. Pour la voie de retour depuis l'abonné vers le réseau, si les spécifications sont figées concernant le câble, il n'en est pas de même dans le cas du satellite. Cependant la tendance générale de DVB est d'avoir recours à un transport s'effectuant par le biais d'ATM.
Face à la solution proposée par DVB, on trouve la solution DOCSIS, promue par les câblo-opérateurs américains par l'intermédiaire de leur laboratoire commun, les Cable-Labs. Il est important de souligner que, même si les spécifications DVB pour la diffusion ont convaincu nombre de diffuseurs, la vitesse de déploiement des solutions d'accès Internet sur le câble aux Etats-Unis conduit de plus en plus à préférer DOCSIS. Même si la partie n'est pas encore jouée, les solutions techniques DOCSIS ont pris une longueur d'avance et on voit apparaître, y compris en Europe, des choix mixtes de la part des opérateurs : diffusion audiovisuelle DVB, service Internet sur le câble DOCSIS.
A plus long terme, il est évident que MPEG ne constituera pas un moyen privilégié de transport d'IP sur les réseaux de télécommunications. En revanche, sur la boucle locale, les architectures large bande existant aujourd'hui sont majoritairement des infrastructures audiovisuelles (satellite et câble, principalement). Les travaux préliminaires du consortium industriel DVB ont donné à l'Europe un avantage technologique, en télévision numérique d'abord, mais également en transport de données sur les infrastructures audiovisuelles.
C'est donc avec les trois candidats que sont IP, ATM et MPEG qu'il faut envisager - à un terme qui dépasse celui du présent rapport - la convergence voix, données, images.
IP sur SDH / SONET sur fibre optique - Source Datamonitor
Couplée avec SDH / SONET (Synchronous Data Hierarchy de l'ITU, SONET
de Bell Labs), c'est la technologie reine des réseaux terrestres et
sous-marins de transmission de données. La fibre optique a permis de
remettre à plat, en l'intégrant, le câblage traditionnel
des opérateurs de télécommunication et d'en diviser le
prix au moins par dix.
Une paire de fibres écoule un flot de bits à des débits
compris entre 622 Mbit/s et 2,5 Gbit/s, un multiplexage en fréquence
(Dense Wave Division Multiplexing, DWDM) permet d'écouler 16 flots
ou plus sur la même fibre, multipliant d'autant le débit global.
La paire est doublée dans un même câble pour permettre
une architecture en boucle, redondante, palliant certaines classes de panne.
De plus en plus, le trajet physique du câble prend lui aussi la forme
d'une boucle pour permettre des réparations automatiques et rapides
(inférieures à la seconde) en cas de dommages physiques graves.
Des équipements (Add/Drop Multiplexors, ADM) extraient ou insèrent
le trafic d'abonné dans la boucle de dimension métropolitaine.
D'autres équipements (Digital Cross Connect, DXC), regroupent les boucles
selon diverses topologies (étoile, bus, arbre, boucle de boucles),
pour étendre le champ géographique du réseau (réseau
longue distance) et apporter de nouvelles formes de robustesse dans le fonctionnement.
Des contraintes de supervision limitent en pratique le réseau global
d'un même opérateur à une centaine de boucles.
Les propriétés de multiplexage de SDH permettent de regrouper,
dans un flot dont le débit est celui de la fibre (par exemple à
2,5 Gbit/s), des flots à 155 Mbit/s ou des flots à 622
Mbit/s transportant à leur tour des flots à 155 Mbit/s éventuellement
porteurs - dans le cas de SONET - de flots à 43 Mbit/s. Les flots véhiculent
de l'ATM transportant de l'IP (IP sur ATM sur SDH) ou directement de l'IP
(IP sur PPP sur SDH).
L'augmentation du débit est possible par augmentation du débit binaire de base (passage de 2,5 à 10 Gbit/s ou plus) ou plus vraisemblablement dans l'immédiat par utilisation de facteurs de multiplexage DWDM plus élevés, 64 semblant réaliste en 1999 pour obtenir 40 Gbit/s sur des boucles posées en 1999. Un saut technologique (Effet Soliton) devrait ensuite permettre d'atteindre un débit de base de l'ordre du Tera-bit/s (mille milliards de bits par seconde).
Les évolutions du génie civil, de leur côté, doivent permettre la pose de nappes de centaines de fibres dans des tranchées réduites à 10 cm x 2 cm, l'enfouissement plus efficace de tronçons sous-marins, l'utilisation de robots-poseurs ou remplisseurs de fourreaux, et contribuer ainsi à mettre à disposition des capacités mesurées en Tera-bit/s.
Technologie reine pour l'acheminement et la diffusion d'images télévisées,
le satellite est - du point de vue de l'Internet - plutôt une technologie
de multiples niches.
Dans la variété géostationnaire (GEO) utilisée
dans les réseaux de transport, un même satellite "voit" un tiers
de la surface du globe. L'empreinte utile au sol de chacune de ses antennes
de réémission ("transpondeur") est limitée par l'atténuation
rapide du signal à la périphérie, atténuation
qu'on compense par une amplification plus élevée (au prix d'une
durée de vie plus brève pour le satellite) ou par des antennes
au sol plus grandes. En moyenne, cette empreinte couvre une fraction de continent.
L'ensemble des stations au sol visibles par un même transpondeur partage
la capacité de ce transpondeur, capacité qui est de l'ordre
de 40 à 80 Mbit/s.
Les circuits satellite utilisés en transport dans l'Internet sont souvent
complétés par une voie de retour terrestre (plus rapide, la
capacité peut être plus faible). L'antenne d'émission
est localisée à proximité du fournisseur d'accès.
Dans un mode d'utilisation, le circuit satellite est complété
de boucles locales : les antennes de réception placées
dans les zones d'ouverture du service sont raccordées à chaque
client par une boucle locale terrestre ; ce mode permet des débits
de dizaine de Mbit/s entre antennes de quelques mètres. Dans
un autre mode, le circuit satellite inclut la boucle locale : l'antenne
de réception, de dimension plus modeste (40 à 120 cm), est placée
directement chez le client, sans boucle locale ; le débit est compris
entre 64 kbit/s et 2 Mbit/s.
Sur un plan technique, l'utilisation du satellite dans les réseaux de transport de l'Internet est handicapée par :
L'avenir économique de cette utilisation est rendu incertain du fait
des débits plus faibles du satellite (le débit total d'un satellite
atteint au mieux le Gbit/s pour un coût total aux environs de 500
millions de dollars, comparable au coût d'un câble transatlantique
à 40 Gbit/s et capable d'évoluer vers 160 Gbit/s)
et qui évoluent plus lentement que les débits des réseaux
terrestres en fibre. Il souffre également de l'engorgement endémique
du spectre de fréquences.
Enfin, il est handicapé en France par la nécessité d'obtenir
une licence d'opérateur de télécommunication pour l'utiliser
- en IP - dans le sens émission.
A l'inverse, il est adapté à compenser - au moins dans les
premiers temps - l'absence d'infrastructure terrestre qui est le lot des zones
d'activité émergeant très rapidement, des zones industrielles
des pays en voie de développement et des océans. Il est aussi
adapté pour des dessertes temporaires ou itinérantes (expositions).
Il est bien sûr adapté aux applications de diffusion.
Pour ces raisons, des efforts de recherche importants sont en cours à
l'IETF pour définir ou adapter les mécanismes
permettant de l'intégrer - au moins partiellement - dans l'Internet
et profiter de l'opportunité qu'il constitue comme technologie de niches.
La même technologie SDH que pour le réseau de transport en
fibre est utilisée pour exploiter des fibres optiques installées
dans des fourreaux posés, partagés ou concédés
(égouts, métro, fleuves et canaux, ...) réalisant
des doubles anneaux sécurisés à insertion/extraction
à 155 Mbit/s, 622 Mbit/s ou 2,5 Gbit/s. Les extensions de topologies
sont réalisées de la même manière que pour le réseau
de transport.
Les anneaux sont équipés de modules d'insertion/extraction (ADM)
réalisant la desserte d'immeubles ou d'abonnés à 43 Mbit/s
(34 Mbit/s en Europe) ou 155 Mbit/s. Ces dessertes sont, si nécessaire,
démultiplexées - par des équipements non SDH - en conduits
à 1,5 Mbit/s aux Etats-Unis ou 2 Mbit/s en Europe, mis à la
disposition de l'abonné.
C'est précisément cette technologie qui est utilisée par les opérateurs de télécommunication pour la boucle locale de leurs offres « ligne spécialisée » et « téléphonie d'entreprise ».
Le coût élevé de réalisation de la desserte d'immeubles ou d'abonnés délimite en pratique une zone de pertinence économique s'étendant sur quelques centaines de mètres de part et d'autre du trajet de la boucle, avec un impact fort sur le placement de la boucle et des équipements de raccordement. Hormis les quartiers d'affaires denses, le réseau métropolitain ne couvre pas le tissu urbain dans sa totalité et doit alors être complété par les boucles locales des opérateurs historiques.
Dans le cadre de l'Internet, l'offre des fournisseurs de réseau métropolitain est vue - par les fournisseurs d'accès à l'Internet - comme une technique leur permettant de réaliser des dessertes point à point vers leurs clients, à un débit permanent compris entre 2 Mbit/s et 155 Mbit/s et au delà.
Le réseau capillaire du FAI vers ses clients est en IP (dans PPP) ou en ATM. Le service fourni par le routeur d'abonné peut être IP stricto sensu, ou IP dans ATM, ou encore une offre double de IP dans ATM et d'ATM. L'offre sur ATM peut être complétée par d'autres services non IP (voix, données, images). Occasionnellement, Frame Relay est encore utilisé à la place d'ATM.
Les réseaux radio terrestres et les réseaux câblés sont plutôt une technologie de boucle locale. Les réseaux électriques ne semblent pas constituer une technique suffisamment mature pour le réseau de transport.
Infrastructure de télécommunications moderne, mais compétition insuffisante
Le Réseau National d'Interconnexion de Renater au 14/5/1999
Source : Renater,
http://www.renater.fr/Reseau/pic-topologie-RNI.gif
France Telecom déploie depuis 1990 son réseau de transport en fibre, pour les besoins de la téléphonie et des données. Celui-ci est suffisamment moderne dès l'origine pour tirer parti des évolutions technologiques des dix dernières années (augmentation du débit de base, SDH, WDM). Ce réseau assure une couverture géographique importante du territoire national. Les services de transport de données s'appuient encore essentiellement sur ATM.
Dès 1995, la déréglementation a permis (dans le cadre
de partenariats ou de filliales) à des titulaires historiques de droits
de passage d'utiliser ces droits pour poser des réseaux de transport
en fibre pour la téléphonie puis pour les données. C'est
le cas de la SNCF, à l'origine dans Hermes puis avec Télécom
Développement, de sociétés d'autoroute, d'Euro-Tunnel,
des voies navigables.
Ultérieurement, des opérateurs étrangers et des fournisseurs
de réseaux métropolitains (Colt) ont déployé leur
réseaux, soit par réutilisation de l'existant (Hermes, partiellement
avec les autoroutes et les voies navigables) soit par création ex nihilo
(l'opérateur hollandais KPN, WorldCom, Carrier 1, Viatel, ...).
Ces réseaux fournissent le plus souvent un service ATM sur SDH sur
WDM à des débits de base compris entre 155 Mbit/s et 2,5 Gbit/s,
IP directement sur WDM restant encore l'exception (KPN-Qwest). Ils visent
le marché de la communication des multinationales (téléphone
et données) et de la revente de minutes de téléphone
et de capacité aux FAI.
Leur couverture géographique est plutôt restreinte aux grandes
métropoles économiques ou situées sur des trajets pan-européens
(voir annexe 1).
Enfin, à partir de 1998, les nombreux projets de réseaux mondiaux
voient leur segments transatlantiques prolongés par des boucles physiques
traversant l'Europe pour desservir les grandes métropoles (Global Crossing,
Viatel - Circe, KPN-Qwest).
L'infrastructure potentielle d'une concurrence à venir est en place.
Plusieurs FAI (InternetWay, EUnet, ...) constituent leurs réseaux internationaux, les complètent ou les sécurisent, avec des circuits satellites (fournis par Eutelsat, Sirius, Telenor, ...) terminés en Europe ou aux Etats-Unis (directement sur MAE-East dans l'offre de Sirius).
Easynet et France Telecom (expérimental) proposent aux particuliers et PME une voie descendante (de l'Internet vers le client) par satellite grâce à une antenne de 60 cm qui conjugue réseau de transport et boucle locale (voir également le chapitre "boucle locale").
Le MENRT/DT a démarré à la rentrée de 1998 une expérimentation nouvelle utilisant la communication par satellite. La phase pilote devrait permettre de contribuer à développer les usages, évaluer l'apport des raccordements satellite haut débit dans le cadre de multiples projets éducatifs, tant en formation initiale que continue, désenclaver des zones rurales ou mal desservies, ouvrir à l'international la culture française. La diffusion de contenus vers 300 établissements scolaires, incluant des services de cache, miroir, news, mbone, ... s'appuie sur des liens satellite fournis par Eutelsat.
Les offres de réseaux métropolitains disponibles en France portent principalement sur les services traditionnels de télécommunications pour les entreprises, peu offrent un service IP ou une couche ATM permettant d'accéder à un ou plusieurs FAI (Colt Telecom, réseau de Paris - La Défense, ...). Plusieurs réseaux régionaux de Renater comportent une plaque métropolitaine généralement réservée à un groupe fermé d'utilisateurs (Vikman, RéMip, Rerif, ...)
Le niveau des investissements demandés pour fournir les infrastructures longue distance répondant à la demande conduit à l'organisation d'alliances préfigurant le contrôle des dorsales Internet par un petit nombre d'acteurs. Les raisonnements économiques ne peuvent plus être conduits à l'échelon national mais à l'échelon européen. Ceci impose cependant de s'assurer du bon niveau de « couverture » en France, qu'il s'agisse d'investissements privés (les points d'accès aux dorsales des FAI sont aujourd'hui tous concentrés à Paris) ou d'investissements publics (participation active de la France aux différentes initiatives de la Commission Européenne).
A ce titre, il y a un objectif certain d'aménagement du territoire et de promouvoir la création de plaques régionales haut débit susceptibles de fédérer une demande, capable elle-même d'attirer l'établissement d'un point de présence d'un opérateur de dorsales dans un panorama où les investissements privés se multiplient. Il faut, en effet, tenir compte du fait que le niveau d'interconnexion d'une zone géographique est en train de devenir un critère d'installation important pour une entreprise, et pas seulement dans le domaine des NTIC.
Permettre la recherche et le développement de nouvelles applications par
Combler le retard de déploiement de l'Internet en France implique de disposer à la fois d'un réseau opérationnel résolument moderne et, simultanément, de rendre possibles les recherches et expérimentations sur les hauts débits futurs ; par exemple sur le modèle de la trilogie vBNS / Internet 2 / NGI, ouvert aux initiatives de toutes origines.
Par ailleurs, il est important de doter les métropoles régionales de l'infrastructure qui les rendra attractives pour les entreprises.
©1999 - Mission Développement technique de l'Internet - Mise à jour : 17/06/1999 - webmaster